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        CROIX EN TERNOIS                                                                   28 & 29 avril 2018   

Croix en Ternois, morne plaine...

 

Ils étaient quatre, décidés à faire de leur mieux sur le petit circuit « Hautdefrançois » : Bob et Patrick en 350 Classic, Stanis et Hubert en Open Evolution Supersport, sans oublier, ce qui semble d’ailleurs impossible,  les deux assistantes de choc, Patricia et Mariette, toujours prêtes à remonter le moral des troupes quand c’est nécessaire et ça le fut souvent, ce weekend là…

categorie CLASSIC 350

Patrick Tran-Duc / 350 Kawasaki S2 N°95 / Classic 350

 

Chemin de Croix… en Ternois

Tout avait commencé à partir de traviole dès les vérifs où j’avais appris, en lisant la feuille des engagés, que contrairement à ce que j’avais supposé, les 350 Classic rouleraient non pas, comme les années précédentes sur les short circuits, avec les motos Vintage, mais avec les Classic 500, 750, 1000 et autres TZ ! Le souvenir cuisant de la dernière manche de Nogaro 2016 m’était aussitôt revenu en mémoire, mais j’étais là, sur un circuit que j’aime bien, fallait faire avec ou replier les gaules, j’ai fait avec.

 

I'm a poor lonesome rider 

Après des essais moyens comme d’habitude (16ème temps sur le mouillé) et quelques péripéties, comme la rencontre manquée (de justesse) avec la TZ de Daniel Griffe traversant la piste (sans son pilote) devant moi en première manche à l’Epingle, une bagarre réjouissante sur le mouillé en seconde manche avec deux mecs en Ducati (et le neuvième temps scratch en course) ou encore une solitaire troisième manche, hélas sur le sec cette fois, où je me retrouvai tout seul après m’être fait déboiter dès la première ligne droite par les « fond de grille », rien de bien excitant à souligner. Tout s’était bien passé, ma moto « FGMS powered » avait tourné comme d’habitude comme une horloge, et j’étais reparti de Croix avec l’habituelle œuvre d’art monumentale en tôle chromée.

Bob, nettement plus rapide que moi aux essais, n’avait pas terminé une seule des trois manches (Croix en Ternois est le seul circuit VMA où les pilotes peuvent rouler trois fois, merci pour cette aimable attention au Team Accélération de Dany Dieudonné) avec son Tupolev victime de coupures moteur insolubles et surtout peu rassurantes dans des conditions d’adhérence précaires.

 

Mais où sont les 350 Classic ?

Mais pour tout dire, je m’étais véritablement fait ch… dans cette catégorie Classic où les petites bécanes comme ma S2 n’ont guère leur place et où n’importe quelle pétoire développant 20, 30 voire beaucoup plus de bourricots en pleine santé que ma trapanelle de 40 poneys, trouve fatalement les petites 350 sur sa trajectoire au bout de quelques tours…

Ces motos pleines de charme n’intéresseraient-ils plus les concurrents préférant rouler désormais sur des motos d’un entretien et d’une maintenance plus simple ? Bien entendu, les coûts en général, un travail trop prenant et les aléas de la vie ont écarté nombre de participants qu’on reverra peut-être plus tard, mais en attendant, c’était Waterloo morne plaine: nous étions une douzaine de poilus en 2016, à peu près autant en 2017, mais on en comptait guère plus que 4 ou 5 en 2018, une année qui a vu cette classe se réduire comme peau de chagrin !

Et nous n’étions que deux à Croix en Ternois, Bob et moi.

Aussi, vu l’engouement pour les Vintage qui intègrent désormais dans une classe GR2 des motos qui roulaient auparavant en 350 Classic comme les belles et rapides CB 350 de Devillard et Bassignani ou encore la YR5 de Jeannot Roche, il est plus que probable qu’à Carole, la poignée d’engagés en 350 Classic sera comme à Croix intégrée à la classe Classic, ceci afin de réserver les places disponibles sur la grille Vintage aux pilotes uniquement Vintage et pas aux canards boiteux des 350 Classic. Tout ça semble logique, chacun dans sa cour, mais parfois, la logique ne me satisfait pas du tout. Il faudra sans doute s’adapter, ou pas…

Bruno Stahl / 350 Kawasaki S2 coque N°70 / Classic 350

 

Week end dans le ch’nord

Croix en ternois n’est pas trop loin et le circuit est adapté à ma p’tite brêle.

Lors de sa dernière sortie en 2017, la moto produisait des à-coups très désagréables, aussi j’ai donc complètement remplacé l’allumage cet hiver. J’ai aussi monté des nouveaux carburateurs qui restent les points noirs du Tupolev qui, du fait des vibrations cassait les flotteurs en laiton. J’ai trouvé trois re-fabrications chinoises de belle facture…(contrairement au prix qui est minimaliste en comparaison de ce qui se pratique en Europe !)

L’avantage de ces nouveaux carbus : les flotteurs plastiques et la liaison souple avec les pipes que j’ai adaptées du mieux que j’ai pu.

Vendredi, séance d’essai libre pour valider tout ça, les réglages carbu sont ok mais les à-coups demeurent !

Samedi matin, essai qualif sur piste humide. Je fais rapidement un chrono convenable mais n’insiste pas, un 2T pointu avec des à-coups ce n’est pas top sur le gras !

1ére course, je suis en milieu de grille mais sur piste sèche je sais que je vais vite me faire reprendre par les grosses et performantes motos qui peuplent cette catégorie Classic. Comme toujours, mon départ est top mais…impossible de passer la seconde ! La totalité des pilotes me passent avant que je puisse repartir. C’est au rétrogradage que je comprends que mon embrayage s’est desserré, c’est l’abandon.

Dimanche matin : l’embrayage est réparé, cette fois la piste est humide et j’aime bien. Après un bon départ Je suis 9 avec ma p’tite 350 pendant les 2 premiers tours mais aux prix de gros travers à chaque à-coup. J’estime que ça va forcément mal se terminer et je décide de ralentir sensiblement. Je poursuis néanmoins pour terminer dernier…très loin. Sans découvrir d’où vient le souci, j’ai quand cerné qu’il se situe toujours dans les mêmes régimes moteur et c’est le seul point positif de cette course.

Je ne prends pas part à la 3éme course et laisse donc Patrick seul pour représenter la classe 350 ! Aucun plaisir de rouler avec une moto pas top et trop imprévisible surtout dans une catégorie qui ne correspond pas à ses performances. C’est compliqué de définir des catégories cohérentes, mais il difficile de comprendre qu’un 350cc issue d’une moto de tourisme roule avec des 750, 1000cc et des TZ, véritables moto de grand prix ! Depuis mes début en VMA avec le Tupolev, j’ai roulé tantôt en Vintage tantôt en Classic, en 350cc ou en 500cc mais toujours en m’amusant avec les 350 Honda (ou 420cc selon les années) et avec des 350 Yam (YR5 ou RD selon les années aussi)… et cette année seules les Kawa sont en Classic, les autres en Vintage, les règlements changeant pratiquement tous les ans. Si ma moto fonctionne correctement avant Carole, j’irai quand même mais sans enthousiasme, pour ces raisons.

Quand il sera opérationnel j’essayerai mon mono Honda mais si le plaisir ne revient pas je ferai autre chose…

Il me semble loin le temps du VMA où j’attendais comme un enfant devant un sapin de Noël de suivre les courses de sides et de motos aussi variés que rares. Aujourd’hui la majorité du plateau roule avec des 4 cylindres japonais cachés derrière un carénage arborant la déco des motos actuelles et leur angoisse première est de choisir entre le pneu pluie ou le sec ! Une évolution est certes nécessaire mais perso ce n’est pas ce que j’attends de courses de Vitesse pour Motos ANCIENNES …On découvre de belles motos en démo, comment les faire venir en VMA ?

Stanis Regnier / Yamaha FZR 600 numéro 18 /

Open Evolution 600 supersport

 

Essais qualif. Encore un temps de merde ! C'est le Nooord, aurait dit Galabru !

La piste est-elle sèche, est-elle humide, ou les deux à la fois...

Au bout du compte et après bien des hésitations, je fais un choix de pneus que je pense bon, mais c’est le mauvais et je me retrouve 8ème pour la grille de départ !

 

Première course

Rebelote ! Quels pneus choisir ? Une heure avant la course, on opte pour les pluie, Hub et moi.

Je me rends en pré-grille et là Patrice me regarde d'un air interloqué: "qu'est-ce tu fous en pneus pluie ?  Fiche le camp me changer tout ça, tu as 10 minutes ! »

Montée d'adrénaline, retour au bercail en catastrophe !

Tous me regardent avec des yeux ronds en me voyant rappliquer, se demandant ce qui se passe ! 

Je hurle : « changement de pneus ! Viiiiiiiiiiiite ! "

C’est le branle bas de combat, deux devant, deux derrière et Maman qui court partout !

Je ne vous dis pas le stress, mais en 10 minutes c'est torché et je suis de retour sur la grille de départ juste à temps !

Le tour de formation puis le tour de chauffe font redescendre la tension !

Englué dans le peloton, je suis gêné sur la ligne droite, malgré mes efforts pour ne pas me laisser enfermer  et dans le premier virage un concurrent veut m'envoyer jardiner, m'obligeant à couper les gaz pour ne pas aller dans les graviers: oooohh, qu’est-ce qu’il me fait, celui-là !

Je repasse derrière et le déborde au virage suivant. Je suis 7ème puis 6, puis 5 ... et au dernier virage me retrouve 2ème derrière mon meilleur ennemi, qui  avait pourtant mis les voiles, gêné par personne ! Les tours s'enchaînent, l'écart se réduit, je reviens sur lui, manque de bol, à l'avant-dernier tour, le drapeau rouge est sorti ! C’est l’arrêt de la course, je suis donc second.

 

Course 2

Vu le temps pourri, on se pose pas de question cette fois, pneus pluie direct !

Un départ en 8ème position, c'est chiant ! Et en plus il pleut et j'aime pas la pluie !

Mon départ est moyen, je me fais enfermer mais à force de motivation, je remonte jusqu'à apercevoir le deuxième, mais j'ai perdu pas mal de temps à combler mon handicap et je ne suis pas aussi à l'aise que sur le sec. Je finirai donc 3ème de cette manche.

 

Course 3

Cette fois on a mis les slicks direct, le temps est nuageux, il y a beaucoup de vent qui sèche la piste, mais je suis à moitié confiant.

Lorsque j’arrivé en pré-grille, il recommence à pleuvoir... Crotte, chiotte, c’est trop tard pour tenter quoi que ce soit, il faudra faire la course comme ça ! Mais grâce au Ciel ou au Diable, je ne sais pas, au bout de trois minutes la pluie cesse ! Cette fois je soigne mon démarrage et je suis très vite dans les roues de Jérémy après m'être débarrassé du 3ème !

Une belle bagarre débute, elle durera toute la course, malgré la gène occasionnée par les retardataires, mais quel plaisir de batailler avec Jérémy.

Malgré mes efforts, je termine second, ce qui me permet de conserver la place de second pour le week-end. Je suis heureux, la bagarre a été plaisante, ma moto a parfaitement fonctionné, la vie est belle !

 

Du côté de l’intendance (Pat et Mariette)

Quel plaisir de se retrouver tous ensemble, enfin presque tous, Ludo, le lutin à roulettes n’est pas là, il nous manque !

Le temps est moche, il fait froid, mais sous l’auvent-salle à manger, l’amitié et la bonne bouffe réchauffe les cœurs et les corps ! Avec Mariette, on a vite repris nos vieilles habitudes et on concocte avec toujours autant de plaisir leurs petits plats préférés à nos pilotes chéris !

C’est bien bon de se retrouver dans le Ch’nord où les gens sont toujours aussi amicaux malgré le froid et le vent à décorner les cocus ! L’essentiel est bien se retrouver tous ensemble, ça faisait longtemps !

categorie  OPEN EVOLUTION 600 

Hubert Houssin / Kawa ZXR 400/6R  n°57 / Open Evolution 600

Pneus sec, pneus pluie ? l’unique question du weekend.

Essais qualif: la question se pose déjà ! La piste est mouillée mais s’assèche à certains endroits, alors, pneus secs ou pneus pluie ? la moitié des concurrents partent en pluie, l’autre moitié en sec. Qui va avoir raison ? Pour ne pas être englué dans un peloton de motos qui va faire le yoyo et se gêner, je décide de prendre la piste dans les premiers. Je ne tiens pas à bousiller mon seul train de pneus pluie alors au 2ème tour je décide de prendre la tête et de faire 3 ou 4 tours du mieux possible avant que mes pneus ne deviennent du chewing-gum. Chose étant faite, je rentre au paddock et pense m’être pas mal débrouillé, une 10ème place me semble plausible. Erreur ! Pendant les 20 mn de qualif, la piste a séché et les chronos sont tombé pour ceux qui ont choisis les pneus secs, résultat : je me retrouve seulement 20ème sur la grille !

1ère course : c’est reparti avec la même interrogation : sec ou pluie ? Stan et moi décidons de nous rendre vers la pré grille 20 minutes avant le départ en pneus pluie. Les organisateurs nous regardent arriver d’un air dubitatif et nous conseillent de monter les pneus secs à condition de revenir dans 10 minutes ! Ca va être chaud, mais ni une ni deux, retour au paddock. Les copains attaquent le démontage de la roue arrière mais c’est la première fois qu’ils le font et bien sur des questions se posent, le temps passe… Enfin c’est fini, je saute sur la moto, j’arrive en pré grille mais on me refuse l’accès ! C’est trop tard les copains pilotes ne m’ont pas attendu. Je suis fou de rage mais il n’y a rien à faire, comme disait mon adjudant : le règlement c’est le règlement !

2ème course : enfin je peux rouler ! La piste est humide donc tout le monde est à arme égale, en pneus pluie. Départ correct, c’est un plus, car j’ai un peu peur d’envoyer les gaz sur du bitume mouillé. En fin de course, de la 20ème place sur la grille, je suis remonté 5ème quand en bout de ligne droite ma Kawa commence à ralentir ! Surpris et surtout déçu, je m’apprête à jeter l’éponge quand le moteur repart de plus belle. Que s’est il passé ? Dans l’affaire j’ai perdu 2 places, c’est un moindre mal. Dans le dernier tour, j’engage plusieurs passes d’armes avec une Honda, au dernier virage il me fait l’intérieur mais sort trop large, je repasse et je termine 6ème. J’ai sauvé les meubles !

3eme course : que s’est il passé pour que mon moteur ait ralenti à plusieurs reprises ? Carburation trop pauvre? Electronique humide ? le temps est tellement pluvieux que je décide d’augmenter les gicleurs. Départ vers la pré grille, je suis inquiet car le moteur n’a plus ses 4 cylindres. Je prends la piste mais rien à faire, ce n’est plus un pur sang que je monte, mais un cheval de trait, j’abandonne.

Croix c’était l’enfer. Circuit trop petit pour des 600 cm3, temps humide, froid, vent, refusé au départ, problème moteur …. N’en jetez plus, la coupe est pleine !

TOUTENKAWA

Les Echos du Paddock

Pat et Mariette

 

Arrivés dans la nuit ... nous nous installons vaille que vaille sur le terre-plein central du Paddock 2, offrant une zone horizontale,  évitant d'avoir les pieds en l'air et la tête en bas pour dormir.

Heureusement Patricia nous invite dans son deux pièces cuisine-salle de bain à roulettes de luxe, pour une frugale collation du soir, une fois le camp monté.

Côté cuisine, tout fut un peu chamboulé car la météo ayant viré en mode hivernal, c'était râpé pour le barbecue traditionnel et les chipolatas sont donc restées sagement dans les glacières.

On a fait avec les moyens du bord... mais les grands moyens quand même car nous avons présenté de façon appétissante nos assiettes composées dont Patricia a le secret, afin que nos pilotes affamés puissent profiter pleinement des retrouvailles du Team Seventy's. Côté boisson, nous n'avions pas été chiches non plus... 

Samedi soir, ils n'ont pas laissé une miette du risotto aux cèpes, bien nourrissant et idéal pour braver le temps frisquet, arrosé d'une coupe de champ’ pour célébrer l'anniversaire de Patrick.

Mais ce ne sont quand même pas les tracasseries météorologiques qui ont entamé la bonne ambiance, car pour certains ce n'était pas gagné... pleuvra, pleuvra pas ? Pneus slick ou pneus pluie ? Jusqu'à la dernière minute personne ne savait comment chausser les bécanes. 

Certains dans ce domaine ont mis toute leur énergie à contribution pour opérer des changements in-extremis... il y a des progrès à faire de ce côté là pour gagner des minutes, laissons naturellement les secondes  aux teams de MotoGP.

Prochain rendez vous du Team à Carole en Juin. 

En attendant, je vais aller mettre un cierge à Notre Dame de la Saint Glinglin pour implorer un temps sec et chaud en juin et éviter Sainte Rita, patronne des causes perdues.

Concept et réalisation: Hubert HOUSSIN    

Textes: Patrick TRAN-DUC

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